jeudi 21 janvier 2010

départ pour naviguer


 Bonjour tout le monde ! Les aventures continuent : voici le document que j'aimerais bien vous commenter aujourd'hui :


 


Eh oui ! Le Pingouin a adhéré à la CGT ! (à propos, vous avez vu ? J'ai flouté mon nom. Je ne sais pas trop si c'est vraiment utile, mais avec tout ce qu'on nous dit sur la discrétion sur internet ! Des fois qu'un pédophile essaierait de me séduire !)

Après la guerre, comme il n'y avait plus beaucoup de bateaux en France, un système un peu nationalisé, un peu étatique avait été créé : les inscrits maritimes. Les inscrits maritimes (les marins, quoi...) étaient la moitié du temps à terre avec une solde réduite et il fallait être inscrit maritime pour se faire embarquer ou naviguer. Pas moyen de faire autrement.

Pour devenir officier, il y avait la voie royale. Après le baccalauréat, une année de préparation dans une école préparatoire (puisque j'habite en Bretagne nord comme tout bon pingouin qui se respecte, je citerai Kersa à Paimpol) et puis il fallait passer des examens, comme aujourd'hui. Quand on était reçu, on pouvait entrer en école d'hydrographie pour décrocher le diplôme de lieutenant. Puis, après 5 ans de « service à la mer », il fallait faire une autre année d'études pour passer le diplôme de capitaine qui devenait un brevet de commandement. Je ne suis pas sûr d'être très clair là-dessus : faudra me dire si vous ne suivez pas. J'ai pourtant pas trop bu de gnôle.
         

Ça, c'était la voie royale. Mais pour ça, il fallait de l'argent ! L'autre solution : naviguer en subalterne, et faire une cagnotte pour payer les années de cours ! Pour cela il fallait naviguer, et donc être inscrit maritime ! Et pour obtenir un embarquement, il fallait avoir une carte d'affiliation à un syndicat, de préférence à la CGT. (F.O existait, mais…). Sacré exemple de la puissance de ce syndicat en ce temps-là ! J'avoue que j'ai rapidement cessé de me syndiquer après ça...

L'astuce en un mot, la formule magique, la botte de Nevers pour naviguer au commerce était de passer par la pêche cotiére pour avoir un livret d'inscrit provisoire ! Trois ans de navigation effectifs étaient requis pour se présenter à l'examen de lieutenant ; dès le diplôme de lieutenant obtenu on réembarquait et on retrouvait la voie royale que je vous ai racontée plus haut (y'en a un dans le fond qui ne suit pas !). Après 5 ans de navigation (on disait service à la mer) on retournait au cours et on passait l'examen  de « capitaine » de la marine marchande, lequel devenait un brevet de commandement.

Vous commencez à voir le truc ? Une fois qu'on était inscrit maritime, on pouvait chercher une Compagnie de navigation et l'on embarquait, comme matelot (c'est-à-dire avec salaire) ou comme pilotin (pas de salaire ou très peu). C'est ça que j'ai fait : on était 5 enfants dans ma famille, il fallait que je me débrouille. Donc premier embarquement sur un petit chalutier du port du Légué (c'est le port de Saint-Brieuc, pour celui du fond qui ne suit pas) et, après quelques mois, ce fut l'embarquement au Commerce en 1947... Mon premier navire, c'était le « COYAH ». Zut, je viens de vérifier : je n'en ai pas de photos. Si j'en trouve une avec Google, je vous la montrerai un jour mais c'est pas gagné.

Le Pingouin vous salue bien !

lundi 11 janvier 2010

Hum, hum...

Hum, hum... je m'éclaircis la voix (j'en ai bien besoin en ce moment : trop enroué, me dit ma femme Huguette) pour inaugurer ce blog et vous dire : "bonjour à tous". Enfin... pour l'instant je crois bien que je parle tout seul, mais j'espère bien progresser et mettre à jour ce blog régulièrement. Toutes les semaines ? Tous les quinze jours ? Tous les mois ? Je ne sais pas trop encore : je suis débutant et j'ai besoin de voir comment tout ça se goupille.
Je présente le pingouin : j'ai 80 ans et j'ai navigué dans la marine de commerce entre les années 1947 et les années 1970. 25 ans de marine, quoi, et pas mal de photos. C'est à partir de ces photos que je voudrais construire mes textes. La plupart du temps, j'en prendrai une et je vous raconterai ce qu'elle m'inspire. Mais trêve de promesses : je commence.
Voici la première photo que j'aimerais bien commenter :


Ca, c'est le Fauzon. Tiens, je viens de m'apercevoir qu'on peut agrandir la photo ci-dessus : pas mal ! Le Fauzon, c'est écrit là :


C'est une photo prise le 23 avril 1949 à Alger. J'avais embarqué sur le Fauzon de la compagnie d'Orbigny comme matelot.. Il y a pas mal de choses à dire sur cette photo.
D'abord un souvenir : sur le Fauzon, il n'y avait pas d'eau courante on allait chercher l'eau à des pompes dans des seaux, puis réchauffage avec un "steam"de vapeur. Le bateau était un S/S steamer ship à l'origine au charbon puis transformé pour brûler du fuel.

Sur le Fauzon, il n'y avait pas non plus de frigo, sûr ! Seule une chambre froide chargée de pains de glace et dans laquelle la nourriture était conservée.
Pour la viande lorsqu'il n'y en avait plus en chambre froide on tuait à bord boeufs et cochons qui étaient nourris et parqués sous le gaillard d'avant ! Le boulanger était aussi boucher. L'abattage sous les tropiques ou dans le "pot au noir"d'un animal rompait la monotonie du voyage d'Anvers à Bueno Aires.